
Gouverner dans une église en changement, Rome 11 juin 2025
« Ce temps que nous vivons n’est pas seulement une époque de changements, mais un véritable changement d’époque », affirmait François en 2019. Ce changement d’époque affecte non seulement les contextes dans lesquels l’Église évolue. Il touche également à la culture séculaire de l’Église. Sur ce plan, les formes de gouvernance de l’Église sont, elles aussi, marquées par le changement. Qu’en est-il ?
À l’initiative du Centro Studi Missione Emmaus (CSME), centre italien dédié à l’accompagnement de la transformation ecclésiale, une journée d’étude a été organisée, le 11 juin 2025, à l’Université Pontificale du Latran (UPL, Rome), sur le thème « Réimaginer les formes de gouvernance de l’Église dans l’ère post-chrétienne ». Pensé sur le mode du « Think tank », c’est-à-dire d’un échange libre mais méthodique d’idées, l’événement a réuni des représentant(e)s de cinq institutions pour discuter de la diversité et la complexité des modèles de gouvernance au sein d’une Église en changement : l’Institut Pastoral Redemptor Hominis de l’UPL, la Faculté de théologie de Triveneto, l’Institut International pour le Développement Humain et Organisationnel (IMO), le CSME et, enfin, l’EcclesiaLab de l’UCLouvain (Michel Rebours, Arnaud Join-Lambert et Rick van Lier).
Une série de quatre questions ont été soumises à discussion. La première concernait les « leviers théologiques » qui permettent de faire évoluer les représentations en matière de gouvernance ecclésiale. La seconde abordait les modèles de gouvernance permettant de surmonter l’opposition entre la rigidité institutionnelle hiérarchique (pôle « solide ») et la dissolution de l’autorité ecclésiale (pôle « liquide »). La troisième question regardait les critères de gouvernance au sein d’une Église synodale. Tandis que la dernière question touchait à l’implication de laïcs dans la gouvernance ecclésiale qui, « grâce » et non « à cause » de la pénurie de prêtres, sont appelés à participer à l’exercice de la charge pastorale des pasteurs (prêtres et évêques).
Il ressort de cette journée une synergie d’idées illustrant, de fait, la complexité de la question de la gouvernance dans l’Église. Il ressort également, et surtout, une synergie des volontés d’accompagner par la réflexion et l’action les différents milieux d’Église en quête d’avenir et qui, en vue de cela, sont engagés dans une transformation de la gouvernance ecclésiale. Cela rejoint la mission de l’EcclesiaLab et d’autres organismes avec lui.