EcclesiaLab

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Laboratoire de l'innovation ecclésiale

L'EcclesiaLab présent au Hackasens : un concentré d'innovations ecclésiales !

Deux membres de l’EcclesiaLab était présentes à ce marathon de 24h consacré à l’innovation pour le bien commun, les 21 et 22 novembre 2024. 
 
 

Chronique de Pauline Mauguin

Hackasens : un hackathon du “bien commun”. 

Entre intensité, collaboration et questionnements 

Participer à un hackathon pour la première fois, c’est plonger dans une expérience de travail à la fois intense et déroutante. Organisée sur une journée et demie, la 7ème édition du Hackasens a démarré le vendredi 22 novembre 2024 à 18h30 pour se conclure le lendemain au soir par une remise des prix. 

Le hackathon, un format de travail et de rencontre unique 

Un hackathon est une compétition collaborative pendant laquelle des équipes travaillent intensément pour développer un projet, en un temps limité. Au Hackasens, la spécificité réside dans l’objectif commun que doivent porter tous les projets : servir le bien commun. 

Trois contraintes majeures structurent cette expérience : 

  • Un temps limité : Moins de 24 heures pour conceptualiser et présenter un projet structuré, ce qui oblige à aller à l’essentiel et à prioriser les avancées concrètes. 
  • Une méthode structurée : Différents ateliers rythment la journée, balisant le travail et assurant un avancement structuré vers l’objectif final. Si elle est précieuse pour cadrer le travail, cette approche peut aussi sembler contraignante pour certains participants en quête de plus de créativité. 
  • Un impératif d’innovation : C’est le principe même du hackathon, chaque projet doit présenter un élément différenciant par rapport à ce qui existe déjà ailleurs. Cette exigence d’innovation s’est révélée stimulante, mais aussi parfois difficile à relever pour certains participants. 

 Ce cadre unique crée aussi une dynamique sociale particulière : des participants, souvent inconnus les uns des autres, se rassemblent autour d’un objectif commun et, le temps d’une journée, deviennent partenaires de réflexion pour aider ensemble une personne à monter son projet personnel. 

Entre stimulation et frustration 

L’urgence temporelle qui caractérise le hackathon agit comme un puissant moteur. Avec la présentation finale toujours en ligne de mire, le hackathon maintient dans un état d’esprit d’efficacité et de priorisation. L’urgence temporelle impose de se concentrer sur l’essentiel : il faut identifier les priorités, poser des questions clés, éviter les détails secondaires pour prioriser l’avancement concret du projet. 

Cependant, cette contrainte peut aussi laisser un goût d’inachevé. 

  • D’un point de vue méthodologique : les nuances et subtilités du projet passent parfois au second plan, faute de temps pour explorer toutes les pistes en profondeur ou sortir du cadre imposé. 
  • D’un point de vue humain : Si l’expérience est forte au sein des équipes, elle limite aussi les interactions avec les autres participants, réduisant l’opportunité d’échanges plus larges. 

Une efficacité remarquable à partir du cadre de travail  

L’un des aspects les plus marquants du Hackasens est d’être témoin de la transformation rapide des idées initiales en projets concrets. Ce passage de l’abstrait au tangible, rendu possible par une méthodologie rigoureuse et une collaboration intense, témoigne de la capacité d’une équipe motivée à accomplir beaucoup en très peu de temps. 

Les présentations finales, souvent étonnantes par leur maturité, illustrent cette dynamique : là où les idées paraissent floues au départ, elles prennent forme grâce à la synergie collective et à l’engagement des participants. 

Une réflexion sur le bien commun, entre sens et questionnements chrétiens  

Au-delà de l’exercice, le Hackasens se distingue par son cadre et ses valeurs. Bien que ses racines chrétiennes ne soient pas explicitement mises en avant, elles transparaissent dans le choix du lieu (centre spirituel du Haumont), la composition des participants (beaucoup sont chrétiens) et d’une certaine manière par l’objectif que doivent avoir les projets de servir le bien commun. 

Ce concept de “bien commun”, souvent invoqué mais rarement défini, soulève certaines questions : Quelle vision du bien commun guide ces projets ? Ces initiatives, bien qu’inspirées par d’indéniables valeurs, sont-elles véritablement au service de l’Evangile ou répondent-elles à un idéal de « bien commun » ? Cette interrogation ouvre une réflexion plus large sur la manière dont foi, innovation sociale et engagement collectif peuvent s’articuler. Une réflexion ouverte, qui illustre la profondeur et la complexité que peut poser ce type d’événement.

Ce que l’on retient du Hackasens  

Le Hackasens illustre comment un cadre collaboratif structuré permet de concrétiser des idées et d’explorer de nouvelles formes de travail collectif. Ce type d’événement met en lumière : 

  • La richesse de la collaboration : Travailler avec des profils variés enrichit les projets et élargit les perspectives. 
  • L’efficacité d’une méthodologie adaptée : Des ateliers structurent l’avancement du projet, bien que limitent parfois les approfondissements. Ce cadre offre une opportunité inédite à des porteurs de projets de bénéficier d’une méthodologie structurée, de l’expertise d’intervenants, et du soutien d’une équipe de personnes. 

Chronique de Marie-Gabrielle Balland

Le Hackasens est une expérience détonante et décapante ! Le principe est simple : 24h pour concrétiser un projet au service du bien commun. Les personnes s’inscrivent soit comme contributeur de sens ou comme porteur de projet. C’est ainsi que pendant 24h  (durant lesquelles nous avons quand même pu dormir), Pauline Mauguin et moi nous sommes retrouvées coach de projets au service du bien commun. Nous avions pu dès le vendredi soir, choisir le projet que nous accompagnerions ; pour ma part, un projet d’éco-colocation au sein même du centre spirituel du Hautmont. Pauline, elle, a jeté son dévolu sur un atelier d’écriture en ligne.
 
Concrètement, l’objectif était d’aider le porteur de projet dans la création d’un pitch de 3 minutes à présenter aux membres du jury du samedi. Ce processus s’est fait en plusieurs étapes où nous avons dû réfléchir à la finalité du projet en le schématisant, en le dessinant, et même en le mimant ! En cela, le hackasens est un bol d’air frais. Sa méthode n’implique pas que la tête. Le corps et la créativité sont aussi sollicités afin de creuser profondément le sens humain de chaque projet. Qui sait, un jour j’y retournerai peut être comme porteuse de projet ! 
 
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